Édito

Décider, un acte vital dans un monde d’incertitudes

Il est souvent plus facile de remettre à demain ce qui pourrait être choisi aujourd’hui. L’être humain a cette tendance à repousser, à attendre « le bon moment », à espérer que les circonstances tranchent à sa place. Pourtant, ne pas décider, c’est déjà décider. C’est accepter de laisser filer son pouvoir d’action au profit du hasard ou des autres.

L’importance de décider se mesure à toutes les échelles : dans la sphère intime, professionnelle, sociale ou politique. Dans la vie personnelle, choisir une orientation, dire oui ou non à une opportunité, c’est écrire son histoire au lieu de la subir.
Dans le monde de l’entreprise, la réactivité face à un enjeu peut faire la différence entre progrès et stagnation. Et dans nos sociétés, les choix collectifs conditionnent l’avenir de générations entières.

Décider n’est pas un acte anodin : il implique un risque, parfois une rupture, souvent un renoncement. Mais c’est précisément cette part d’incertitude qui en fait un moteur. L’attente prolongée engendre la paralysie ; l’hésitation infinie nourrit les regrets. En revanche, le choix assumé, même imparfait, ouvre la voie à l’expérience, à l’apprentissage, et souvent à des opportunités insoupçonnées.

Dans un monde saturé d’informations, où les alternatives se multiplient et où l’hyperconnexion brouille nos repères, la capacité à décider devient une compétence essentielle. Plus qu’un réflexe, c’est une discipline. Décider, c’est trier, prioriser, oser. C’est refuser la passivité pour entrer en mouvement.

Il ne s’agit pas de glorifier la précipitation ni de nier la complexité des situations. Décider suppose aussi d’écouter, d’analyser, de confronter les points de vue. Mais vient toujours ce moment où il faut trancher. À cet instant, la décision devient un acte de liberté : elle affirme une volonté, elle trace une direction, elle engage l’avenir.

Dans nos vies personnelles comme dans nos sociétés, décider n’est pas seulement important : c’est vital. Car avancer sans choix, c’est avancer sans cap. Or un monde sans cap, c’est un monde livré à la dérive.
« Dans un monde incertain, le plus grand risque n’est pas de se tromper, mais de ne jamais oser choisir. »
V.vA.

Concerts, Culture

Concert de Susana O au Kultur Bistro VHS Solothurn : une soirée de fusion afro-cubaine à fleur d’âme

Le 12 septembre dernier, la salle Kultur Bistro VHS de Soleure (Solothurn), en Suisse, s’est transformée en un écrin vibrant de sons, de rythmes et d’émotions profondes avec la venue du groupe « Susana O ».

Un concert marquant pour ce lieu à la vocation culturelle affirmée, dont l’histoire récente a été façonnée en partie par ce même groupe, qui y a insufflé un élan musical nouveau, privilégiant les concerts de qualité dans un cadre intime.

Un lieu de cœur et de culture

Le Kultur Bistro VHS, rattaché à l’Université Populaire (Volkshochschule), n’est pas un simple bar, mais bien une salle dédiée à la culture vivante. Susana O y a trouvé une scène idéale, presque familiale, pour faire vibrer sa musique. Le lien entre le groupe et le lieu s’est tissé grâce à Mónica Balanta, figure bien connue dans le paysage artistique local et ancienne fondatrice de l’espace Latin-Art à Bienne. C’est elle qui a mis Susana O en contact avec les organisateurs — une rencontre qui a porté ses fruits.

Une voix nourrie par les racines

Susana Orta, la chanteuse et fondatrice du groupe, chante depuis l’enfance. À 20 ans, elle entame sa carrière professionnelle, portée par une voix singulière et une vision artistique déjà affirmée. Lors du concert, elle a interprété des chansons en espagnol et en yoruba, rendant hommage à ses influences afro-cubaines tout en les réinventant à travers ses propres compositions.

« Certaines chansons sont connues, mais nous en proposons des arrangements très différents », explique-t-elle. Le public a notamment pu découvrir des créations originales comme le « Danzónmoró », un danzón cubain dédié à la divinité « Oshún », né d’une fusion audacieuse entre deux chansons traditionnelles.

Un projet évolutif et fidèle à lui-même

Longtemps appelé Susana O Trio, le groupe a évolué avec l’arrivée d’un bassiste, enrichissant son spectre sonore sans trahir l’essence du projet initial : une musique de fusion sincère, enracinée, et toujours en quête de nouveauté. Le trio s’est notamment produit dans plusieurs pays européens, et a eu l’honneur de représenter la Suisse auFestival international de jazz de La Havane, où un album live a été enregistré. Ce dernier est nommé cette année pour un prix dans la catégorie « meilleur groupe fusion », une reconnaissance bien méritée.

Un public conquis, attentif et connecté

Le concert du 12 septembre a réuni un public curieux, sensible, et intergénérationnel, loin des standards commerciaux. « Nous ne faisons pas de musique de masse, alors notre public est un peu élitiste dans le bon sens du terme », souligne Susana. Après le concert, les échanges avec les spectateurs ont confirmé cette belle réception : nombreux étaient ceux touchés par l’originalité et la profondeur de la musique, mais aussi par l’authenticité de l’interprétation.

Un art comme introspection

Pour Susana, chaque concert est une forme de dévoilement personnel. « C’est une connexion avec mon moi intérieur. À chaque fois, je révèle un peu de qui je suis et de ce que je ressens », confie-t-elle. Cette sincérité, palpable tout au long du concert, résonne profondément dans chaque note, chaque souffle, chaque silence.

Les Artistes 
Piano (CV) : José Braide Leyva Valdés
Basse et chant (BR) : Dudu Penz
Percussions et chant (ES) : Alberto García Navarro
Trompette (CH) : Daniel Erismann

À suivre de près, donc.
Car si vous cherchez une musique qui touche, qui parle aux sens comme à l’âme, « Susana O » est de ces projets rares, puissants et nécessaires.
V.vA.